Le calme revenu, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin s’apprêtent à partir dans les Antilles. Le ministre de l’Intérieur avait été contraint d’annuler in extremis son déplacement, début décembre, devant les menaces de manifestations contre l’article 4 de la loi du 23 février 2005 sur le « rôle positif » de la colonisation. A l’issue d’un déjeuner à Matignon, Nicolas Sarkozy a annoncé hier qu’il se rendrait en Martinique et en Guadeloupe, du 8 au 11 mars, c’est-à-dire avant le Premier ministre.
Le numéro deux du gouvernement a démenti toute course de vitesse avec Dominique de Villepin, qui avait annoncé jeudi dernier son intention de se rendre « dans les prochaines semaines aux Antilles », expliquant que « l’organisation d’un déplacement n’est jamais quelque chose de simple compte tenu du calendrier qui est celui du Premier ministre ». L’annonce de ces déplacements intervient alors que le chef de l’Etat, soucieux d’apaiser les tensions, a décidé d’instaurer une journée annuelle, en métropole, de commémoration de la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage, fixée au 10 mai.
Et surtout de supprimer l’alinéa controversé sur le « rôle positif » de la colonisation française. Après deux mois de polémique, le Conseil constitutionnel, saisi par le Premier ministre à la demande de Jacques Chirac, a déclassé l’alinéa, hier, en simple texte réglementaire, ouvrant la voie à sa suppression par décret. Une solution qui permet de faire l’économie d’un nouveau débat parlementaire houleux.
