Nicolas Sarkozy visite la base de Marignane et vole en Canadair


Nicolas Sarkozy a effectué un vol d’une vingtaine de minutes à bord d’un Canadair de la Sécurité civile, à l’occasion de la reprise des vols de ces appareils après l’accident qui a coûté la vie à deux pilotes la semaine dernière en Corse.

Nicolas Sarkozy a déclaré à Marignane avoir « reçu l’assurance que les dix Canadairs étaient en état de marche » et précisé que les pilotes avaient eu mercredi une réunion de trois heures et demie avec un membre de la commission d’enquête à qui ils ont pu poser des questions.

« J’ai voulu leur dire que donner l’autorisation de revoler pour eux, ça valait aussi pour moi. Ça aurait été une drôle d’attitude de dire ‘volez sur Canadair il n’y a pas de risque’ et puis moi, de rester dans mon bureau. Et comme ils m’ont proposé une petite promenade, il fallait que je l’accepte », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur a pris place à bord d’un Pélican 32 qui a décollé à 11h13 de la base aérienne de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône. Il a assisté en vol à une démonstration de l’appareil dans la région de l’étang de Berre.

« On reprend les vols sereinement, avec toujours en tête l’idée de l’accident. On sera contents d’en connaître les causes exactes », a déclaré Yvon Lemarchand, chef des moyens opérationnels de la base.

Le risque d’incendie était faible jeudi dans le sud de la France, où 2.500 hectares sont partis en fumée le week-end dernier. Le travail des pompiers avait alors été compliqué par l’absence de Canadair et des habitations ont brûlé dans la région de Hyères (Var).

Aucun responsable politique n’avait effectué de vol en Canadair depuis le président François Mitterrand, en août 1986.

« Nous apprécions toujours que notre ministre de tutelle vienne voler avec nous. On aime que les autorités nous soutiennent, surtout en période de polémique », a estimé Yvon Lemarchand.

Le ministère de l’Intérieur a autorisé mercredi la reprise des vols des 10 Canadairs cloués au sol par précaution après l’accident du 1er août, et permettre au constructeur, le groupe canadien Bombardier, « de faire appliquer un plan d’inspection » de chacun des avions.

Les débris de l’appareil accidenté ont été transportés dans un hangar pour y être analysés par les spécialistes du Bureau enquête accident et les experts judiciaires.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet pour tenter de déterminer les causes de l’accident. Les enquêteurs étudient toutes les possibilités, d’une erreur de pilotage à un problème technique.

Des habitants ont réalisé un film vidéo montrant que l’appareil a perdu brusquement sa queue avant de s’écraser dans une zone montagneuse, tuant ses deux occupants.

De l’avis d’Yvon Lemarchand, la maintenance de l’appareil ne peut être en cause.

« Nos avions sont extrêmement bien suivis et dès qu’un défaut apparaît, il y a une réaction immédiate de la maintenance », a-t-il assuré.

La base de Marignane compte sept Canadairs, cinq Trackers et un Dash-8.