Sarkozy se déclarera candidat début décembre


Nicolas Sarkozy se déclarera-t-il candidat le 4 décembre ? La question est évoquée ce matin au cours d’une réunion des principaux lieutenants du président de l’UMP destinée à établir le compte à rebours de la désignation du candidat soutenu par le parti.


Seule date fixée pour l’instant : le conseil national du 16 novembre – le jour de l’élection du candidat socialiste… Cette instance fixera la date limite du dépôt des candidatures au soutien du parti. «Selon toute vraisemblance dans la première semaine de décembre», confie-t-on dans l’entourage de Sarkozy.

D’ici là, les prétendants devront recueillir les parrainages nécessaires. Viendra alors le temps de la campagne interne avant le premier tour de scrutin, entre le 1er et le 10 janvier 2007. Le deuxième tour, s’il s’avère nécessaire, se déroulerait autour du 10 janvier. Le vainqueur étant officiellement investi le jour du congrès de l’UMP, dimanche 14 janvier.


«Il est probable que l’on demandera entre soixante dix et cent signatures de membres du conseil national», confie-t-on rue La Boétie, «Nicolas Sarkozy veut éviter les candidatures fantaisistes, sans décourager les concurrents sérieux.» À ce jour, seul Rachid Kaci, ex-madeliniste, a annoncé sa candidature. Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin hésitent encore à se lancer. Quant à Michèle Alliot-Marie, qui doit créer un site de soutien à sa candidature à la fin du mois, nul ne sait encore, à l’UMP, si elle souhaite tenter sa chance devant les adhérents du parti.


La candidature de Nicolas Sarkozy n’est entourée d’aucun suspense tant elle paraît «naturelle», selon l’expression favorite de son entourage. La forme de sa déclaration de candidature à la candidature, en revanche, reste à définir. Une simple lettre au président de la commission de contrôle des opérations électorales, Robert Pandraud, suffira-t-elle ? Ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux précise que rien n’est tranché : «En 1974, Giscard s’est déclaré candidat depuis sa mairie, à Chamalières. Edouard Balladur a choisi de le faire depuis Matignon, et Jacques Chirac par un entretien à La Voix du Nord», note-t-il. Une chose est sûre : «Il n’enverra pas de fax à l’AFP, comme Lionel Jospin», ironise-t-il. Peut-être s’inspirera-t-il de François Mitterrand, qui s’est contenté d’une lettre au comité directeur du PS en novembre 1980, avant d’être investi en janvier 1981 par un congrès.


Pas de démission en vue


Pour le moment, Nicolas Sarkozy n’a rien laissé percer de ses intentions. Seul son directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur, Claude Guéant, est officieusement désigné futur directeur de campagne. Mais «je ne quitterai pas la place Beauvau avant la désignation officielle du candidat, le 14 janvier», précise-t-il au Figaro.


Mais la démission du gouvernement de Sarkozy apparaît de moins en moins évidente, même après sa désignation par le congrès. «S’il y a un attentat en France à Noël, il est clair qu’il ne pourra pas partir», précise déjà un proche. Il n’y a «aucune contradiction» entre la mission du ministre de l’Intérieur, chargé de veiller au bon déroulement des élections, et le rôle du candidat, souligne son entourage : «Même s’il le voulait, il ne pourrait pas faire retirer des bureaux de vote les bulletins de Ségolène Royal», ironise-t-on à son cabinet. «Il est probable qu’il ne partira pas avant le vote définitif de la loi prévention sur la prévention de la délinquance, à la fin du mois de janvier», croit savoir l’un de ses amis.