Sarkozy vs Royal : les boîtes à idées au banc d’essai


A un an de la présidentielle, tous les météorologues de la politique sont formels : ce sera elle contre lui. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ne demandent que cela. La députée des Deux-Sèvres comme le ministre de l’Intérieur se sont même mutuellement désignés comme le (la) meilleur(e) adversaire.

A douze mois de l’échéance, Libération s’est livré à un premier comparatif d’échantillons de programme que les deux protagonistes ont livré lors de réunions publiques ou par médias interposés. Etrangement, ils ne se distinguent pas encore franchement.

Comme s’ils puisaient leurs inspirations aux mêmes sources et n’avaient pas encore suffisament muri pour laisser parler leurs différences.

Le parti

Ségolène Royal : «Mon prochain livre sera compatible avec la motion du PS. Mais je ne vais pas la réciter. Ma parole sera libre.»

Nicolas Sarkozy : «Président de l’UMP, je veux rester un homme libre. Libre de penser, de proposer, d’imaginer, de débattre.»

La politique

S. R. «Il va falloir imaginer de nouvelles militances, une nouvelle éthique, des engagements partagés, de nouveaux visages et sans doute un nouveau mouvement.»

N. S. «Il faut changer en profondeur notre façon de faire de la politique, de vivre de la politique, de parler de politique et de porter nos convictions politiques.»

Le travail (1)

S. R. «Nous devons rééquilibrer le rapport salarié-employeur en offrant la sécurité au salarié tout en donnant aux entreprises l’agilité dont elles ont besoin pour s’adapter aux évolutions de la conjoncture.»

N. S. «L’enjeu, c’est la simplification de notre contrat de travail , un contrat qui serait plus souple pour l’employeur et plus protecteur pour le salarié.»

Le travail (2)

S. R. «[Il faut] des salariés motivés, bien formés et bien payés. C’est comme cela que les parents pourront bien élever leurs enfants avec des valeurs et des repères.»

N. S. «Je crois dans le travail, le mérite, l’effort, la récompense, l’autorité et une certaine forme de fermeté.»

La famille

S. R. «La famille et l’autorité parentale sont des valeurs à conforter.»

N. S. «Je crois profondément en la famille.»

La réussite

S. R. «Il est nécessaire de donner aux jeunes le sens de l’effort et de la réussite.»

N. S. «Il faut redonner à la France et aux Français le goût de réussir et de la réussite.»

L’immigration

S. R. «Sur la discrimination positive, est-ce qu’il faut des quotas ? Ce peut être un grand sujet de débat national.»

N. S. «Il appartient au gouvernement de fixer, en fonction des besoins de l’économie et de nos capacités d’accueil, le nombre de personnes admises à s’installer en France.»

La rupture

S. R. «Je crois que je peux battre Nicolas Sarkozy. Il dit qu’il veut faire la rupture, je suis la rupture.»

N. S. «La rupture avec nos conformismes est nécessaire. Est-ce qu’on bouge ou est-ce qu’on reste immobile ? Seul le changement permettra l’avènement d’une France plus juste. Voilà pourquoi j’ai proposé la rupture.»