Europe : sortir du blocage


Jeudi 16 février, Nicolas Sarkozy a effectué un déplacement à Berlin. Il était accompagné d’une délégation composée notamment de Pierre Méhaignerie, secrétaire général de l’UMP, d’anciens ministres des Affaires étrangères comme Michel Barnier, Hervé de Charette, Jean François-Poncet.

Au cours de cette visite, il a rencontré son homologue allemand Wolfgang Schäuble avec lequel il a évoqué la mise en place d’un groupe de travail franco-allemand sur la faisabilité d’une police européenne de l’immigration.

Puis, Nicolas Sarkozy a rencontré la chancelière Angela Merkel avec laquelle il a dit partager « la même vision du couple franco-allemand », « acquis capital » pour la construction européenne. Il a ensuite prononcé un discours devant la Fondation Konrad Adenauer et la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (Conseil allemand pour les relations internationales) à l’Atrium de la Deutsche Bank.

Au cours de son intervention, le président de l’UMP a invité les pays de l’Union à l’action : « nos peuples attendent une perspective claire et des projets concrets » Il faut « rendre l’Europe à nouveau populaire, proche, accessible, compréhensible ». Pour cela, « l’Europe a besoin d’un nouvel élan, de nouveaux projets, ce qui suppose des institutions efficaces et des frontières stables ».

Il a appelé à clarifier les compétences entre les institutions communautaires et les Etats selon un principe simple : « l’Europe là où il le faut, autant qu’il le faut, mais pas plus qu’il ne faut ».

ll a appelé à une construction européenne « efficace », qui serve « les intérêts des citoyens européens » et intervienne « là où elle est plus utile que les pouvoirs nationaux et locaux ». Et de citer les domaines où « nous gagnerons à concevoir et engager de véritables politiques européennes » : l’énergie, la recherche, la défense, la lutte contre la criminalité transfrontalière et l’immigration irrégulière.

Pour lui, le projet européen n’a de sens « que s’il nous permet de mieux saisir les opportunités de la mondialisation et de mieux protéger nos concitoyens » contre ces excès. Pour ce faire, il est indispensable que « l’Union fasse respecter ses intérêts économiques dans le commerce mondial face à toutes les formes de concurrence déloyale » mais aussi « jouer la préférence communautaire ».

Il a réaffirmé sa conviction qu’au-delà du couple franco-allemand, « l’Europe des 25 ans a besoin d’un nouveau moteur ».Il a en outre appelé la France, « si elle veut retrouver son influence en Europe », à « renouer avec tous ses alliés et s’ouvrir à de nouveaux partenaires de l’Est ».

Pour sortir du blocage institutionnel dans lequel l’Europe est plongée après le rejet du traité constitutionnel en France et aux Pays-Bas, il a formulé des propositions concrètes dont la mise en œuvre ne nécessiterait pas de modifications des traités « Ces réformes pourraient prendre la forme d’un texte limité à quelques articles importants qui pourrait être négocié aussi vite que possible afin de donner à l’Union les moyens de retrouver son efficacité ». Sur d’autres questions déterminantes pour l’avenir de l’Europe comme les frontières, le financement et les politiques de l’Union, il a souhaité « un grand débat démocratique ». Et imaginer « une grande convention dont les membres seraient désignés après un vrai débat démocratique, notamment devant les parlements nationaux ».

Sur les frontières de l’Europe, il a réaffirmé sa préférence pour un partenariat privilégié avec la Turquie et son opposition à tout nouvel élargissement « tant que de nouvelles institutions n’auront pas été adoptées ». Et demander « un contrôle renforcé des Parlements nationaux » sur les négociations qui viennent de s’ouvrir avec la Turquie et la Croatie.