Réveillons-nous !


Enumérant les signaux forts adressés par les Français au cours des élections de 2002, 2004 puis mai 2005, il a invité chacun à se mobiliser pour les échéances de 2007.

« Le danger de la politique, c’est l’ennui, c’est le conformisme. Ce n’est pas les électeurs qui ont tort, c’est nous qui les avons désespérés » a-t-il affirmé au millier de congressistes réunis à Perpignan.

Pour Nicolas Sarkozy, « la défaite de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012 » doit nous appeler à « une remise en question, même légère », et « nous poser des questions sur notre manière de gérer et de présenter des dossiers ».

« Je ne peux pas me résoudre à voir la France accumuler tant de résultats décevants, y compris sur les Jeux olympiques, sans qu’à aucun moment on ne se pose la question de savoir si par hasard, ce n’est pas nous qui avons tort et le monde qui a raison ».

« On n’a pas toujours raison, nous la France, face au reste du monde » a-t-il fait valoir et de s’interroger : « peut-on penser que tout ce que fait le monde serait forcément mauvais, injuste et que tout ce que nous faisons est marqué du sceau du génie le plus absolu ? ».

« J’appelle à un tout petit examen critique qui ne fera pas de mal à l’image de la France (…) La France ne peut pas faire l’économie d’un travail sur elle-même que les autres ont fait (…) Le statut d’un pays n’est pas gravé dans le marbre ».

« Est-ce que vous croyez qu’il y a une chance que la France résolve les problèmes de 2005 avec les idées d’il y a 50 ans ? Ces idées là ont été utilisées cent fois et cent fois cela a raté » a-t-il affirmé.

Prenant l’exemple de la Grande-Bretagne, qui dans les années 70 était aux yeux de l’opinion, « un pays fini (..), qui ne comptait plus sur la scène internationale », il a relevé que 30 ans après, « la Grande-Bretagne est devenue un pays phare dans l’organisation du monde », grâce notamment à l’action de Margaret Thatcher et de Tony Blair, « qui ont modernisé le pays, revu en profondeur leurs valeurs, abandonné des tabous et construit une grande ambition ».

Une discrimination positive limitée dans le temps, une adaptation de loi 1905 sur la laïcité

Une nouvelle fois, le président de l’UMP a défendu l’idée d’une discrimination positive, en matière d’intégration, limitée dans le temps et s’est prononcé pour des « adaptations » de la loi de 1905 dans une France, qui compte désormais cinq millions de musulmans.

« Je suis comme un certain nombre d’entre vous réservé sur le principe des quotas parce que d’abord il y a un côté arithmétique qui peut être humiliant et que cela peut créer des injustices avec ceux qui seraient « hors quotas » » a-t-il tenu à préciser.

« Si on prend des quotas, il faudrait avoir la sagesse de les limiter dans le temps. La seule légitimité de la parité (en politique) comme de l’objectif de 6% (de handicapés dans l’administration), c’est de débloquer une situation qui, si vous ne prenez pas de quotas, mettra des décennies avant de se débloquera » a-t-il fait valoir.

Dans cet esprit, il a proposé lorsque que « des injustices sont à ce point démontrées dans la société française, on peut de façon exceptionnelle les débloquer sur un temps donné, avec évaluation à la sortie ».

« Je suis prêt à appeler la discrimination positive le volontarisme républicain » a-t-il toutefois souligné.

La loi de 1905 sur la laïcité est une « grande loi », « suffisamment forte pour supporter des débats, des discussions et des adaptations ».

« La laïcité, ce n’est pas une vache sacrée qu’on regarde en disant « il y a un siècle maintenant on ne touche plus à rien ». « C’est l’immobilisme et la statue de sel qui fera tomber la laïcité à la française ».

Dans l’objectif d’adapter la loi 1905 aux réalités d’aujourd’hui, le président de l’UMP souhaite que l’on s’appuie sur « les communes qui ont un rôle considérable à jouer »et sur les maires qui peuvent contrôler les choses en cas « de problèmes ».

Rebâtir une politique européenne crédible

Selon lui, soutenir l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne au nom de la « géostratégie »a été une erreur, qui a conduit à l’échec du référendum du 29 mai en France sur la Constitution européenne.

« Expliquer aux gens après l’élargissement à l’Est, que j’ai soutenu, que la Turquie avait sa place en Europe alors que les Français n’avaient ni compris ni digéré l’élargissement à l’Est, c’était prendre un risque considérable pour l’unité européenne » a-t-il expliqué réitérant sa conviction profonde « qu’à l’évidence, la Turquie n’étant pas européenne, elle n’avait pas sa place en Europe ».

Il revient aujourd’hui à l’UMP « de rebâtir une politique européenne crédible » a-t-il insisté.

Le terrorisme se châtie, se combat !

Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a prévenu, encore une fois, qu’aucun pays n’était à l’abri d’attentats : « c’est arrivé à New York, à Madrid, à Londres…Qui peut dire que cela ne pourrait pas arriver à Rome ou à Paris ? »

Le « seul ennemi » des terroristes, ce sont « les démocraties ». « Le terrorisme, c’est une bande d’assassins qui doivent être pourchassés, poursuivis et châtiés comme il le méritent » a-t-il poursuivi

Pour Nicolas Sarkozy, « il n’y a aucune explication au terrorisme. Quand on jette des avions remplis d’innocents contre des tours où il y a des gens qui ne demandaient qu’à vivre, il n’y a aucune explication qui tienne, ni les Palestiniens, ni les Israéliens, ni la misère, ni l’injustice ».

Face à l’innommable, il a loué l’attitude des londoniens, « qui ont une réaction remarquable de calme, de courage et de force ».

« Les Anglais sont nos amis comme les Madrilènes » a-t-il ajouté.

Le PS ? Une trottinette !

Puis, il a évoqué le conseil national du PS qui s’est tenu la veille à Paris : « hier, les socialistes se sont réunis entre eux. Quel ennui ! Ce parti se chamaille, se divise, s’excommunie lui-même. Des querelles, et pas d’idées ».

Au Premier secrétaire du PS, François Hollande, qui l’accusait la semaine dernière d’être en excès de vitesse, il a rétorqué : « c’est vrai que ça ne risque pas de lui arriver. L’UMP est une grosse voiture. Lui, son parti, c’est une trottinette qui ne risque pas de nous doubler ».

Quand à Laurent Fabius, « ce n’est pas mieux » : « j’ai juste retenu certains trucs: il aime les carottes râpées et regarde Star Académy ». « C’est un bon début pour le consensus, mais pour 2007, c’est un peu court » a-t-il estimé.

Dans sa critique adressée aux socialistes, Nicolas Sarkozy a gardé le meilleur pour la fin : Lionel Jospin. Lorsqu’il était Premier ministre, il disait vouloir supprimer la double peine sans avoir le courage de le faire, au prétexte que « l’opinion publique n’était pas prête ». Rappelant que lui-même avait supprimé ce système qu’il avait estimé « injuste et inefficace », le ministre de l’Intérieur a jugé que « cette conception de la politique était radicalement opposée » à la sienne. Il ne s’agit pas simplement de le dire, il faut encore le faire !