Sarkozy s’engage à La Courneuve


Quelques jours après son passage à La Courneuve marqué par ses propos sur le besoin de « nettoyer au Karcher », Nicolas Sarkozy est revenu mercredi à la cité des 4000. Cette fois, il s’agissait d’annoncer des mesures en faveur de l’emploi, l’éducation et la sécurité.

Dix jours après la mort du petit Sidi Ahmed, tué d’une balle perdue, Nicolas Sarkozy était de nouveau mercredi à la Cité des 4000. Le ministre de l’Intérieur, qui s’était rendu à La Courneuve au lendemain du drame pour rencontrer la famille, est donc revenu, comme il l’avait promis, cette fois avec des mesures en faveur de l’emploi, l’éducation et la sécurité, annoncées lors d’une réunion avec des représentants du milieu associatif, des chefs d’entreprises locaux et des jeunes du quartier.

Son arrivée – plus tardive que prévue – était impatiemment attendue. Elle avait été précédée par une manifestation de quelque 250 personnes, dont le maire PCF de La Courneuve, des syndicalistes, élus et militants associatifs pour dire « halte au populisme » et « oui à la dignité ». Nicolas Sarkozy, arrivé peu après 17 heures, a été aussitôt accueilli par quelques huées et sifflets. Avant de se rendre à la réunion, il a discuté pendant une demi-heure sur les conditions de vie dans la cité avec des jeunes, auxquels il a promis de revenir « le mois prochain et autant de fois qu’il le faudra ».

« Je veux voir si ceux qui me réclamaient du boulot tout à l’heure sont prêts à se lever le matin », a-t-il déclaré peu après lors de la réunion. « Ce sera l’occasion de voir si on a eu raison de vous faire confiance », a-t-il ajouté. Le ministre a proposé un partenariat avec l’Institut supérieur de mécanique de Paris, une grande école d’ingénieurs. « Les étudiants de cette école seront prêts à venir dans les lycées de La Courneuve pour montrer aux jeunes qu’ils peuvent intégrer des IUT et même cette école d’ingénieurs », a-t-il dit. Il a également annoncé une deuxième convention entre Sciences Po Paris et un lycée de La Courneuve et a proposé un partenariat avec l’Essec, une des grandes écoles de commerce.

Un « internat urbain » pour les enfants de familles monoparentales

Au chapitre des idées neuves pour aider les jeunes de milieux difficiles, il a proposé la création d’un « internat urbain », destiné aux enfants de familles monoparentales qui n’ont pas de chambre pour étudier chez eux. Un « internat pilote » serait créé à La Courneuve. Concernant l’emploi, il a rappelé que le taux de chômage pour la seule cité des 4000 était de 24%, soit deux fois plus qu’à La Courneuve. Le ministre a demandé à des chefs d’entreprises engagés dans la lutte contre la discrimination, dont Veolia, de proposer 150 contrats d’apprentissage par an aux jeunes du département. Quarante-six postes sont à pourvoir dès à présent. « Nous nous engageons, les jeunes doivent être prêts à s’engager aussi », a-t-il affirmé.

En matière de sécurité, il a promis « un travail de nettoyage profond du trafic et des trafiquants ». « Quand on aura fait le travail de nettoyage avec la police spécialisée, on renforcera les effectifs du commissariat de La Courneuve. Je publierai les résultats et je reviendrai », a-t-il dit. Le ministre a enfin annoncé une enveloppe de 150.000 euros pour financer des projets de ville-vie-vacances pour cet été pour les jeunes de la cité, utilisés pour passer un permis de conduire, aller au cinéma, faire des sorties, apprendre des langues…

Interrogé, lors de la réunion, par un responsable associatif sur les motivations de son déplacement à La Courneuve et ses ambitions politiques pour la présidentielle de 2007, il a répondu : « si vous voulez voter pour moi, je ne vous en empêcherai pas », provoquant les rires de la salle.

TF1.fr