La responsabilité des juges en question


Nicolas Sarkozy, qui souhaite faire évoluer la loi sur la liberté conditionnelle, considère comme une grande majorité de Français, que « la remise en liberté d’un assassin qui commet à nouveau un assassinat pose la question de la responsabilité des magistrats ».

« Je ne me laisserai pas impressionner par les cris d’orfraie des professionnels de la pensée unique vivant dans un monde déconnecté de la réalité et responsables du décalage phénoménal entre la vie politique et la vie des gens » a-t-il affirmé se défendant par là-même de vouloir faire du populisme : « J’ai toujours combattu Le Pen et ses idées. Ceux qui aujourd’hui veulent me donner des leçons ont profité du Front national pour prendre le pouvoir du temps de François Mitterrand.»

« L’accusation de populisme venant du parti de Laurent Fabius, qui a fait un livre pour dire qu’il aimait les carottes râpées et la Star Ac, cela me fait doucement rigoler » a-t-il ironisé avant de rappeler son combat contre la double peine, la discrimination positive ou l’instauration d’une instance représentative de l’islam.

Puis il a rappelé que les élections de 2002, 2004, 2005 ont révélé « trois fractures graves entre les Français et la classe politique, mais aussi avec toutes les élites, leurs pensées uniques, leurs habitudes et leurs codes.»

Edouard Balladur, ancien Premier ministre, a regretté pour sa part que « dès que l’on parle dans notre pays, de l’autorité de l’Etat, on soit qualifié de populiste ».

Georges Fenech, ancien magistrat et député du Rhône, estime que les déclarations du ministre de l’Intérieur ont « l’incontestable mérite de poser publiquement et clairement la question de la responsabilité des magistrats dont les décisions parfois en forme de prise de risque peuvent avoir des conséquences dramatiques et irréparables ».

Pour Thierry Mariani, député du Vaucluse, « la démocratie, c’est garantir l’indépendance de la justice, en aucun cas l’irresponsabilité des juges ».

Dans un communiqué, il argue qu’il n’existe « aucune raison pour que dans notre pays, d’un côté tous les citoyens quelle que soit leur profession puissent être poursuivis lorsqu’ils commettent des fautes dans l’accomplissement de leurs missions, et de l’autre côté les juges qui poursuivent, condamnent et libèrent des délinquants puissent ne pas être tenus responsables des fautes qu’ils commettent dans l’exercice du pouvoir judiciaire »

Le député du Vaucluse a « condamné les propos tenus par certains syndicats de magistrats qui, sous couvert de faire respecter le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, militent en réalité pour une justice qui appliquerait à tous des règles qui ne s’appliqueraient pas à ses représentants ».