Le 29 mai : une chance historique !


« Je suis venu vous appeler au courage du oui en opposition au renoncement du non » a lancé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin : « le 29 mai restera une date historique. Ce sera le jour où les Français auront dit oui ou non à la création de l’Europe constitutionnelle, oui ou non à une Europe démocratique, oui ou non à une nouvelle Europe qui décide de donner des droits nouveaux aux peuples européens ».

« Le temps du monde va trop vite pour qu’on perde le nôtre (…) Un continent qui s’arrête est un continent qui recule, le pays qui s’arrête est un pays qui recule » a-t-il prévenu.

Puis il a vilipendé les ambitions personnelles du numéro deux du Parti socialiste : « j’entends dire qu’il y aurait un plan B, un plan C, un plan D… Je crois qu’il n’y a qu’un seul autre plan, le plan F, Fabius pour Fabius ».

Pour le président de l’UMP, l’ancien Premier ministre socialiste est l’homme qui « a toujours dit oui » et qui « aujourd’hui dit non ».

« S’il pensait que l’Europe n’était pas assez sociale, il ne fallait pas qu’il se gêne quand il était ministre des Finances. Pourquoi vous demande-t-il de faire ce que, eux, ont été incapables de faire pendant cinq ans au gouvernement de Lionel Jospin ? » a ironisé Nicolas Sarkozy.

Du modèle social français, il a déclaré : « dans notre modèle, il y a beaucoup de choses à conserver (…). Mais je le dis comme je le pense : ce n’est pas un acquis social que d’être au RMI parce qu’au RMI, on survit, on ne vit pas. Ce n’est pas un acquis social que d’accepter le fait qu’on puisse avoir un minima social sans être obligé d’avoir une activité pour justifier du bénéfice de ce minima social ».

Ainsi, il a réaffirmé sa conviction que « le meilleur modèle social au monde, c’est celui qui donne un emploi à chacun » et déploré que « depuis 25 ans, notre pays n’arrive pas à sortir durablement d’une situation qui fait qu’on a deux fois plus de chômeurs que les autres ».

« Dire cela, ce n’est pas faire preuve de libéralisme ou de je ne sais quel idéologie. C’est regarder la situation telle qu’elle est et non pas telle que nous voudrions qu’elle soit » a-t-il martelé.

« Ce n’est donc plus le meilleur modèle social que celui qui crée du chômage alors qu’on doit donner de l’emploi à chacun » a-t-il répéter affichant sa détermination « à ne de reculer sur sa vision du modèle social sous prétexte que le mot serait labellisé » : « ce ne sont pas les mots qui m’intéressent, ce sont les réalités » !

« On aura l’occasion ensemble, avec Jean-Pierre, main dans la main, de vous reparler de tout ça et de travailler sur tout cela parce que ce sont de grands sujets de débat politique » a-t-il assuré.

De son côté, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, évoquant « le pourquoi des hésitations européennes de la France, 48 ans après la signature du premier traité de Rome », a plaidé, quel que soit le résultat du référendum, pour un « véritable programme national d’accompagnement de la France en Europe ».