Fonder un nouvel espoir


Au soir du résultat du référendum, le président de l’UMP dans une déclaration tire les enseignements du message clair des Français « qui ne peut se limiter aux institutions européennes ». Il appelle à un « tournant majeur dans notre politique économique et sociale » afin de mettre à profit « les 22 mois qui nous séparent des prochaines élections décisives pour fonder un nouvel espoir ».

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Déclaration de M. Nicolas SARKOZY – Président de l’Union pour un Mouvement Populaire

Le référendum, à travers la campagne intense qui l’a précédé, a été l’occasion d’un vrai et grand débat sur l’Europe.

Les Français se sont passionnés pour ce débat, témoignant de leur désir d’être plus étroitement associés aux grandes décisions qui engagent leur avenir. Aujourd’hui, ils se sont prononcés. Ils ont dit NON.

C’est un événement politique majeur. Et cela d’autant plus, qu’il vient après les coups de semonce adressés à la gauche en avril 2002, et à la droite au printemps 2004.

Il faut entendre ce que les Français ont exprimé. En disant NON, ils nous appellent à des remises en cause profondes, rapides et vigoureuses. Ils nous pressent d’en finir avec nos immobilismes, avec nos frilosités, ou tout simplement avec nos habitudes, pour faire bouger le pays et le remettre en mouvement sans plus tarder.

L’Europe tout d’abord. Les Français nous ont clairement signifié qu’ils voulaient une Europe plus protectrice, plus démocratique, et plus à l’écoute de leurs préoccupations quotidiennes. Je regrette ce rendez-vous manqué avec le projet politique européen. Plus que jamais, nous avons besoin d’une Europe politique plus forte.

L’Europe ne peut pas rester en panne, sans autre perspective que le cadre juridique et politique qui est celui des traités existants, et qui ne nous satisfait pas.

Deux priorités doivent guider notre action.

La première est de rechercher, avec nos partenaires, les moyens de faire fonctionner, de façon véritablement opérationnelle, une Union dont les règles n’ont pas été conçues pour un ensemble de pays aussi nombreux.

La deuxième est de mettre de façon déterminée l’Union européenne au service des femmes et des hommes qui la peuplent. Il nous faut redonner vie à la préférence communautaire qui est l’une des raisons d’être du projet européen. Il nous faut mieux coordonner les politiques économiques afin de stimuler la croissance et créer des emplois. Lutter contre les délocalisations. Organiser une politique d’immigration maîtrisée plutôt que subie.

Ce serait nous voiler la face cependant que de limiter aux institutions européennes le message que les Français nous ont adressé. Clairement, par l’ampleur de leur vote, ils nous ont dit aussi leur volonté de vivre mieux, leur crainte devant un chômage, devenu à leurs yeux inéluctable. Il faut rendre à notre modèle social la réalité qu’il a perdue.

Les 22 mois qui nous séparent des prochaines élections décisives pour notre pays doivent être mis à profit pour fonder un nouvel espoir.

Il nous faut décider d’un programme d’actions innovant, courageux et ambitieux. Cela suppose un tournant majeur dans nos politiques économique et sociale. Il n’y a pas de fatalité. Le plein emploi n’est pas un objectif inaccessible puisque d’autres pays en Europe ont su l’atteindre. Il nous faut revoir en profondeur nos modes d’action politique. Davantage de volontarisme. Donner du sens et de la cohérence à l’action. S’engager sur des objectifs et des résultats. Pratiquer l’évaluation systématique. Savoir remettre en question ce qui ne marche pas ou plus. Rompre avec la pensée unique et les recettes du passé qui n’offrent plus ni solution ni perspective. Retrouver le goût du débat et de la politique pour redonner confiance à tous ceux qui l’ont perdue. Voici en fait la première urgence.

C’est une période difficile qui s’ouvre. Elle demandera du sang-froid, de la résolution et de l’énergie. Elle exigera l’unité de toute l’UMP et le soutien au Président de la République. A la place qui est la mienne, j’essaierai, en assumant mes responsabilités et sans renoncer à ma part de vérité et donc de liberté, d’aider à trouver le chemin pour sortir la France de la situation où elle se trouve.