Déclaration des ministres des Finances – New-York


Déclaration des ministres des Finances – New-York – 23 Mai 2004

Nous nous sommes réunis pour préparer le sommet économique annuel des Chefs d’État et de gouvernement. Le Sommet se tient à un moment où l’économie mondiale est forte. La reprise avance rapidement, avec une croissance mondiale de 4 – 4,25 % en 2003 et 2004, le meilleur taux de croissance de l’économie mondiale au cours des quinze dernières années. Des politiques saines soutenant la croissance dans nos pays ont contribué à cette reprise au travers de mesures telles que la réforme fiscale, une flexibilité plus grande des marchés du travail, des marchés des produits et des capitaux, un allègement des contraintes réglementaires, les réformes des retraites et un renforcement des secteurs financiers et du cadrage des politiques macro-économiques.

Il y a maintenant de solides bases pour que les Chefs d’État et de gouvernement accroissent leur coopération et fassent progresser l’initiative « agenda pour la croissance » pour soutenir la création d’emploi et la croissance de la productivité. Nous travaillerons pour mettre en œuvre des réformes des marchés du travail, réduire les contraintes réglementaires et légales, soutenir l’esprit d’entreprise et l’innovation et poursuivre la réforme de la santé. Nous réaffirmons notre engagement pour des finances publiques saines.

Mais des risques demeurent. Des prix du pétrole plus bas seraient bénéfiques pour l’économie mondiale. Nous accueillons avec satisfaction que certains producteurs de pétrole aient annoncé une augmentation de leur production. Nous appelons maintenant tous les producteurs de pétrole de fournir une offre appropriée pour assurer que les prix du pétrole retournent à un niveau cohérent avec une stabilité et une prospérité économique mondiale durable, en particulier pour les pays en développement les plus pauvres. Des progrès pour la libéralisation du commerce sont aussi essentiels pour améliorer la situation économique mondiale. Nous réaffirmons notre engagement pour des rapides progrès vers une conclusion prochaine du cycle de Doha.

Des flux de transferts des travailleurs migrants de 100 milliards de dollars par an soutiennent les familles et financent les petites entreprises dans les pays en développement, ce qui en fait un facteur essentiel pour la croissance et la réduction de la pauvreté dans ces pays. Nous sommes engagés à surmonter les obstacles institutionnels à la transmission et à la réception des transferts de fonds des travailleurs migrants, en améliorant l’éducation financière, en augmentant les services, et en promouvant des partenariats pour renforcer leur impact sur le développement.

L’entreprenariat est essentiel pour le développement. L’assistance technique et financière sont au cœur de nos efforts pour soutenir les petites entreprises, et nous avons demandé aux banques multilatérales de développement d’accroître ces programmes. Nous appelons les banques multilatérales de développement à travailler avec les donneurs bilatéraux et les pays en développement pour accroître et mettre en œuvre des plans d’action afin de supprimer les obstacles légaux et réglementaires à l’investissement.

Des réformes économiques sont en cours dans le Grand Moyen Orient. Nous avons discuté des moyens de soutenir les initiatives de cette région pour améliorer le climat de l’investissement, soutenir la croissance du secteur privé et fournir une assistance technique efficace. Un dialogue, focalisé sur les questions économiques et financières, est un moyen efficace pour soutenir la réforme dans la région. Nous nous réunirons à nouveau avec les ministres de la région à l’automne.

Nous avons discuté de notre examen stratégique de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) et nous sommes satisfaits par la réponse positive que nous avons déjà reçue. Les objectifs des institutions de Bretton Woods sont de promouvoir la stabilité financière et économique, augmenter la croissance économique et combattre la pauvreté. Nous sommes satisfaits des réformes récentes, qui incluent des limites pour les accès exceptionnels, une surveillance renforcée, une conditionnalité resserrée, des clauses d’action collective, des dons, et une gestion par des résultats mesurables. Néanmoins, compte tenu de la profondeur du changement de l’économie mondiale, les institutions doivent prolonger leur réforme si elles doivent atteindre leurs objectifs. Au moment du soixantième anniversaire de ces institutions, nous croyons que ces réformes devraient être élargies sur la base des principes de responsabilité et de bonne gouvernance, de transparence, de clarté des objectifs et des responsabilités ainsi que d’un travail efficace avec les marchés. Nous continuerons à discuter avec les institutions et leurs actionnaires et membres sur le fait de comment elles devraient répondre au mieux à ces défis.

Nous avons réaffirmé notre engagement fort pour la viabilité de la dette dans les pays les plus pauvres avec des allègements de dette et des dons. Nous sommes engagés à la pleine mise en œuvre de l’initiative pour les pays pauvres très endettés, y compris des allègements additionnels lorsque cela est approprié. Nous apporterons des propositions pour traiter cette question.